En quittant Miranda, le second jour de vélo, je me préparais à une superbe journée tranquille sur une route réellement plutôt plate. Quel répit!
La température s’est gâtée en arrivant à Paeroa. Le déluge s’est abattu sur moi. Pour la première fois de ma vie, je me suis sentie incroyablement vulnérable. Heureusement, les sacoches Ortleib sont bien faites: pas une goutte d’eau ne s’est faufilée à l’intérieur.
Le lendemain, bien reposée, j’ai repris la route avec la ferme intention de me rendre au coeur de la Comté: Matamata. La Nouvelle Zélande s’est dotée il y a quelques années d’un réseau de pistes cyclables nommées The Great Rides et, curieuse, j’ai décidé d’emprunter la piste la plus proche de Paeroa (Hauraki rail trail) pour rouler 22 km jusqu’à Te Ahora où je devrais reprendre la route vers Matamata.
Le premier problème réside dans le manque de signalisation pour se rendre à la Hauraki rail trail. Le second, c’est la surface. Elle est couverte d’un gros gravier inégal qui rend la conduite instable. Avec toute la pluie de la veille, le sol était mou et glissant, ralentissant considérablement mon allure. Heureusement, il faisait beau!
J’ai donc roulé 5 km sur la piste avant de sortir de là au plus ?\£_@ pour retourner sur la route.
En 50 kilomètres, on longe les montagnes. Des grosses montagnes. Mais pas aussi grosses que celles qui m’attendaient sur l’île du sud. Le long du chemin, les vaches tournent la tête et vous suivent du regard. J’ai pris l’habitude de les saluer. Il s’agit d’un rituel qui peut sembler anodin, mais lorsque l’on voyage seul, saluer les oiseaux et les animaux devient un exercice relaxant et apaisant. Et si vous vous arrêtez sur le bord du chemin et poussez la chansonnette, les vaches viendront à vous. Visiblement, elles ont apprécié mon interprétation de la Vie en rose d’Édith Piaf.
La route vers Matamata est bien sympathique. Les fermes deviennent soudainement moins plates. On se retrouve dans des collines roulantes parsemées de pins géants et de petites haies. C’est bien vert et les moutons broutent. Après quelques temps, je me suis surprise à chantonner l’air de la musique de la Comté. On se croirait vraiment dans l’univers du mythique Seigneur des anneaux.
Parlant de la Comté, visiter Hobbiton était un rêve de longue date. L’attention aux détails est extraordinaire. La petite fille en moi ne se tenait plus en place. L’expérience est difficile à raconter sinon qu’on a envie d’être un hobbit pour vivre dans l’une de ces jolies maisons entourées de verdure, de jardins et de moutons. Le tour guidé se termine par un arrêt au Dragon vert pour une bière, un cidre ou une bière au gingembre accompagné d´une tarte à la viande. De quoi rassasier un hobbit affamé!