En sortant de la tente dans le parc régional de Doran Beach à Bodega Bay, le brouillard était frappant. Toute la baie est habituellement noyée dans ces nuages épais tous les matins. « C’est notre air climatisé », nous a dit la dame au centre d’information des visiteurs. Il faisait en effet plutôt frais. Nous avons donc vêtu notre coupe-vent et avons entamé la montée qui revenait vers Valley Ford d’où nous changerions de route pour piquer vers l’intérieur des terres. Sitôt la montagne montée, nous avons retrouvé le soleil et la chaleur.
Entre Bodega bay et Petaluma, on compe environ 45 kilomètres. Les premiers sont une longue, mais douce montée, suivis de collines roulantes jusqu’à Valley Ford. Ensuite, Valley Ford road est plutôt plate. L’absence de dénivelé marqué a été fortement appréciée. Après six jours de montagnes abruptes et de paysages spectaculaires, les plaines et les champs furent un changement majeur. Je sentais mes cuisses soupirer d’aise alors que je roulais à une confortable vitesse moyenne de 25 kilomètres/heure, un miracle considérant ma moyenne normale d’environ 15 km/h.
La route entre les deux villes passent entre d’innombrables ranchs et fermes. Les vaches suivaient les deux vélos du regard tout en broutant leur foin. Les moutons, eux, restaient indifférent. Partout, les collines et les montagnes arides et dénudées dominaient le paysage, rappel constant que la sécheresse était bien présente dans ce coin de la Californie.
Petaluma fut une agréable surprise. Considérant que le plan initial ne nous amenait pas du tout dans ce coin de Marin County, nous avons bien apprécié les maisons victoriennes et le centre-ville fort charmant. Il s’agit d’une grande ville visiblement à haute d’homme. Le centre-ville historique, où j’aurais aimé avoir le temps de faire du lèche-vitrine, déborde de façades ornées et dorées.
Nous avons trouvé un camping au KOA où nous avons passé la nuit. Trouver le bon site fut une expérience que j’aurais mieux aimé oublier. De l’avis du gérant, le camping en tente n’est plus si commun. Le résultat: les sites de tentes sont souvent minuscules, dépourvus d’arbres et d’ombre et le sol est inégal. Ce constat est déplorable. Le service au KOA de Petaluma fut donc assez médiocre pour mériter une plainte. Il faut par contre s’y attendre considérant que la commun des mortels voyage maintenant en maisons roulantes.
Après une nuit plus ou moins reposante, un déjeuner de crêpes et la décision de prendre une pause de vélo le jour suivant, nous avons quitté Petaluma pour Fairfax.
Un petit problème mécanique a forcé un arrêt chez Mike’s Bikes, une boutique de vélo. Nous avons profité de cet arrêt pour gonfler les pneus et changer la pile de mon odomètre. J’ai adoré cette boutique où les employés ont été forts chaleureux et d’une grande aide pour planifier le reste du trajet.
Avoir eu plus de temps que les deux courtes semaines de notre voyage, je serais restée au moins une journée complète à Petaluma dans ses quartiers de vieilles maisons victoriennes, ses petites boutiques indépendantes et ses quelques microbrasseries.
Une autre fois comme on dit!
Kilomètres parcourus dans la journée: 39 kilomètres